lemondededelphine

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Flash-chapitre 3 (partie 2)

 

Les pizzas nous furent livrées un quart d'heure plus tard environ. Il était temps ! Il commençait à se faire tard, et mon estomac réclamait à ce qu'il se remplisse. Je n'étais pas la seule. Illan avait levé les yeux au ciel en s'exclamant « enfin ! » d'une façon comme si c'était la fin d'une guerre mondiale lorsqu'une mobylette se fit entendre.

Deux grosses pizzas ! Grâce à Illan, elles ne firent pas long feu. On a tous mangés d'un bon appétit, mais notre « homme » a été un véritable ogre. Nous avons énormément parlés, nous rappelant l'année où on était tous les 4 au lycée. Michèle a été assez discrète. Je la comprend, la pauvre. Ce n'était pas facile pour elle. C'était sans aucun doute la plus mauvaise période de sa vie. Par contre, elle nous a raconté l'après. C'était très intéressant.

Alors qu'on entamait nos éclairs aux chocolat achetés ce matin par Mélanie sur le chemin du retour, Michèle nous confia que juste après le bac, elle avait eu une grosse période de déprime et qu'elle avait cherché à se suicider. Ses parents avaient essayé de l'aider au mieux. Ils l'avaient envoyé voir une psy. Celle-ci n'a pas pu faire grand chose. J'entends par là qu'elle n'a pas pu la remettre sur les rails elle-même. Mais après presque 8 séances, elle lui avait conseillé de voir le monde, qu'elle finirait à être inspirée pour faire quelque chose de sa vie. Ses parents, ayant économisés pas mal pour leur retraite future, lui passa une partie. Ils ne voulaient pas qu'elle s'en aille, mais elle était tellement sur une mauvaise pente qu'ils étaient prêts à tenter n'importe quoi. Cela n'empêchait pas qu'ils soient terrifiés. Mais ils se disaient que dans un endroit où personne ne la connaissait, Michèle finirait par avoir confiance en elle et devenir enfin heureuse. Elle est d'abord partie en Afrique où elle a pu trouver un travail. Elle a rencontré beaucoup de gens adorables. Elle a fait pas mal d'humanitaire aussi, où elle a aidé à la réparation de maisons, distribuer des denrées,... Et c'est là bas où elle a évolué. Elle a rencontré un homme qui l'a énormément soutenu. Grâce à lui, elle a apprit à se connaître, devenir la personne qu'elle voulait. Ce séjour en Afrique a changé sa vie. Puis elle a fini par se décider à rejoindre le monde moderne. Revenir en France, en Bretagne, était encore trop tôt encore. Pas prête, elle a fait un crochet aux Etats-Unis. C'est là bas qu'elle a amélioré son physique. Mais après l'Afrique, aller en Amérique, cela fait une énorme différence : la foule, les voitures,... Du coup, c'est là bas qu'elle a commencé à fumer. Mais pas qu'un peu si vous voyez ce que je veux dire. C'est sans doute à cause de ça qu'elle a acquit une voix assez désagréable. Au fil des mois, elle a réussi à bien s'acclimater à son environnement jusqu'à ce qu'elle apprenne par un breton croisé là bas en vacances, que ses parents avaient divorcé il y a peu, et que son père allait se remarier dans quelques mois. C'est à ce moment qu'elle avait décidé de rentrer à la maison.

Nous l'avions écouté dans un silence absolu, buvant ses paroles. Apparemment gênée, plusieurs fois Michèle avait rougi. Etre au centre de l'attention lui rappelait sans doute des mauvais souvenirs. Mais elle fut vite rassurée qu'on ne lui dise rien de mal, mais qu'on était simplement captivé par ses aventures.

Notre invitée partit une heure plus tard, après nous avoir aider à ranger un peu. Avant de monter dans sa voiture, Michèle nous dit qu'on était nés sous une bonne étoile car on était heureux tous les 3 et que la vie nous souriait tout le temps. Elle a tout à fait raison. Je trouve qu'on est chanceux. Depuis qu'on se connaît, il n'y a jamais eu d'ombre. Ou si peu. Nous sommes comme les 3 mousquetaires.

A partir du moment où Michèle nous avait quitté, je remarquai que l'attitude de Mélanie avait quelque peu changé. Elle semblait perturbée, pas dans son assiette, perdue dans ses pensées. Je la laissai tranquille, préférant continuer à chahuter avec Illan, et me disant que c'était passager. Néanmoins, avant d'aller me coucher, Mélanie n'avait toujours pas décroché un mot. J'allai la voir et je la priai de se confier. Elle protesta, m'assurant qu'elle se sentait bien. Mais comme j'insistai, elle me regarda droit dans les yeux, et après une hésitation de quelques secondes, elle me répondit :

– Caro, je ne suis sûre de rien. Je me trompe peut être... J'espère ! Mais... s'il te plaît, sois prudente ces prochains jours. D'accord ?

Elle me fit la bise puis monta dans sa chambre en montant rapidement les marches. Sur le moment, cette phrase me fit glacer le sang. Je n'avais pas l'habitude que Mélanie me parle comme ça. Les mots pouvaient ressembler à une menace si elle n'avait pas paru aussi soucieuse. J'avais l'impression qu'elle avait vraiment peur qu'il m'arrive quelque chose. Comme toujours, je rangeai les mauvaises choses dans un coin de ma tête et je repris mon train de vie habituel.

 

N'hésitez pas à commenter et donner vos avis. Bonne lecture.



17/07/2013
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