lemondededelphine

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La malédiction du chat du lac

Pour changer un peu, je me suis attelé à écrire une nouvelle. C'est un petit essai que je fais car c'est la toute première fois. Je ne sais pas du tout si je me débrouille bien : longueur suffisante, style de phrase,...

J'avoue que je n'en ai jamais lu non plus (à part 2 ou 3 sur internet). Mais j'avais envie d'essayer des histoires plutôt courtes. Bien sûr, je vais le retravailler un peu mais j'aimerai connaître vos avis. J'ai eu l'idée en lisant une vieille légende que j'ai revisité en essayant de faire une vraie histoire. Voici ce que j'ai fait hier après midi en une heure et demie - deux heures :

 

 

La malédiction du chat du lac

 

Benjamin Auger était un homme d'une quarantaine d'années qui vivait à la lisière d'un bois, près d'un lac. Il vivait avec sa femme Laurine, et ses cinq enfants. Ils étaient sept en tout. Sept bouches à nourrir. De plus, ils n'étaient pas riches, loin s'en faut. Heureusement, Benjamin Auger était pêcheur. Du coup, il arrivait à faire manger sa famille, même si certains jours étaient plus durs que d'autres, les poissons ne voulant pas se laisser pêcher, ou alors à cause des caprices du temps. Et quand il y avait des jours où les poissons mordaient à l'hameçon à profusion, l'homme vendait le surplus au marché.

 

Comme chaque matin très tôt où il ne faisait pas trop mauvais, Benjamin Auger prenait sa barque. Ce jour-là, il jouait de malchance. Il était midi et aucun poisson n'avait voulu se laisser prendre. Il était dépité. Complètement découragé, il s'assit, les jambes dépliées, puis après un temps de long silence, il leva les yeux au ciel et implora :

– Seigneur, je vous en supplie. Ayez pitié de moi et de ma famille. Nous devons manger pour survivre. Si vous écoutez ma prière, je vous jure qu'en guise d'offrande je relâcherai le premier poisson que je pêcherais.

Ses yeux, dans le vague, se perdirent sur toute la surface du lac calme. Cette tranquillité était apaisante, mais Benjamin Auger se sentait bien seul. Finalement, il reprit sa pêche. Sa ligne ne tarda pas à se tendre avec force. Heureusement surpris, il souleva avec enthousiasme sa prise. Il hoqueta de joie en remarquant la grosseur de sa proie. Jamais il n'en avait vu de si imposant. Une fois le poisson dans la barque, il se mit à douter. Il avait promis au seigneur de relâcher sa première prise, mais en même temps, un poisson de cette taille allait faire la joie de sa famille. Le repas serait somptueux. Son hésitation dura peu, préférant en faire profiter sa femme et ses enfants. Rasséréné, il se mit à siffler, guilleret, et replongea sa ligne dans l'eau. Il regarda brièvement le ciel, et il remarqua qu'il se couvrait de petit à petit de gros nuages. A peine une ou deux minutes plus tard, seconde prise. Il avait envie de chanter à tue tête. Il fit d'énormes yeux quand il vit que le poisson était encore plus gros. Petit combat avec sa conscience : le diable remporta la victoire. Il décida donc qu'il allait en retirer un bon prix au marché. Après l'avoir placé dans un seau, il continua. Cette fois-ci, la canne plia. Benjamin Auger poussa un juron et remonta sa prise avec quelques difficultés. Il faillit en tomber à la renverse. Un chat ! Il venait de pêcher un chat ! Un chat noir en plus. C'était pas qu'il était superstitieux, mais... Que faisait un chat dans un lac ? Il n'en savait rien et arrêta vite de chercher à comprendre. Après un haussement d'épaules, il continua son travail. Malheureusement pour lui, plus rien ne vint l'occuper. Il n'insista pas, content de ses deux prises, en excluant celle du chat qu'il emmena tout de même chez lui.

Quand il rentra, tout le monde lui fit fête. Ils étaient heureux de pouvoir manger à leur faim. En ce qui concernait le chat, après un bol de lait et quelques soins, Laurine voulut s'en débarrasser, son mari n'y voyant pas d'objection. Par contre, les enfants étaient totalement contre, tout heureux d'avoir un animal de compagnie.Pour convaincre les parents, les trois plus jeunes n'hésitèrent pas à fondre en larme, faisant un gros caprice. Bien leur en prit car les deux adultes cédèrent avec plus ou moins de facilité. Le début des ennuis commençait...

Dès le lendemain, Benjamin Auger ne pêcha plus rien. Est-ce le ciel qui le punissait de ne pas avoir tenu sa promesse ? Malgré tout, il s'obstina durant plusieurs mois, mais toujours sans aucun résultat. Il finit par vendre sa barque et sa canne pour choisir un autre métier qui le rendrait plus chanceux. Il devint bûcheron.

A partir de là, sans aucune raison, le chat grossit et devint agressif envers toute la famille. Il griffait et mordait même les enfants qui ne le supportait plus, face à cette méchanceté.

Comme le chat était noir, le père n'osa pas le tuer, craignant une malédiction ou quelque chose du genre. Il le mit finalement dans un sac et l'emmena très loin dans la montagne, là ou l'animal ne pourrait plus leur faire du mal. Une fois qu'il fût libéré, l'homme lui balança des pierres pour le faire déguerpir. Ce que le gros chat noir ne tarda pas à faire. Rassuré, Benjamin Auger rentra chez lui. C'était enfin la fin des ennuis.



La fin des ennuis ? Pour sa famille certainement durant un temps, même si l'ancien pêcheur allait continuer à être malchanceux et même finir par être égorgé par le chat ainsi que sa famille, mais le vilain animal n'avait pas fini de faire parler de lui.

En effet, il grossissait de plus en plus, et le voilà qui s'attaquait à des troupeaux, des chiens, des femmes, des enfants. Sa cruauté n'avait plus de limites. Les gens étaient terrorisés et restaient cloîtrés chez eux. Lorsqu'il atteignit la taille d'une panthère, l'animal se mit à attaquer et tuer des hommes robustes. Tout était bon pour lui. Il a prit logement dans une grotte qui donnait sur le col qu'empruntait les voyageurs pour se rendre au lac. Ce qui était très étrange, et que personne ne pouvait donner une réponse à ce phénomène, c'était que le chat-panthère s'attaquait et dévorait un passant sur 10.

Les habitants de la région se rendirent rapidement compte qu'il fallait éviter de passer en dixième position. Généralement, c'était un étranger qui passait le col. N'étant pas au courant, il n'y allait sans aucune crainte.

Un jour, un soldat rentra en direction de chez lui. Des paysans le mirent en garde du danger, et qu'il était le dixième depuis la dernière victime. Ce soldat était très courageux. Il décida de combattre l'animal.

Celui-ci le guettait. L'homme le vit, et calmement, posa ses affaires, arma son arquebuse et tira plusieurs fois. Un des tirs atteignit la tête du chat qui eut un hurlement effroyable.

L'animal roula le long de la montagne pour disparaître dans les eaux profondes du lac, ce même lac d'où il était sorti.



12/06/2013
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